LA SURDITE DE L'ENFANT

La surdité de l'enfant

      D'après l'OMS, "l'enfant hypo-acousique est celui dont l'acuité auditive est insuffisante pour lui permettre d'apprendre sa propre langue, de participer aux activités normales de son âge et de suivre avec profit l'enseignement scolaire général"

La surdité du jeune enfant est une anomalie fréquente :
1 pour 1000 naissances dans une famille sans antécédent et 15 pour 1000 naissances chez les enfants à haut risque.

    Les deux grands types de surdité

Les surdités de transmission sont dues à des atteintes de l'oreille moyenne et/ou externe. Elles sont fréquentes avec une perte auditive inférieure à 60dB. Beaucoup sont accessibles à un traitement médical et/ou chirurgical.
Les surdités de perception qui sont dues à une atteinte de l'oreille interne (cochlée) ou du nerf auditif. Elles peuvent être légères, moyennes, sévères ou profondes.
On parle de surdité mixte lorsque les deux atteintes sont associées.

La surdité peut être isolée ou associée à d'autres troubles ou déficits qui doivent être diagnostiqués et traités de manière spécifique.

 Les causes et les concéquence de la surdité

La surdité peut être d'origine génétique ou acquise suite à une prématurité, une maladie ou à un traumatisme.
On parle de surdité congénitale pour une surdité installée avant la naissance. La surdité de l'enfant compromet l'acquisition et la qualité du langage oral et ce d'autant plus qu'elle est précoce.

On appelle :
pré linguistique, une surdité apparue avant l'acquisition du langage (avant 18 mois)
péri linguistique, une surdité apparue pendant la période d'acquisition du langage (entre 18 et 36 mois environ)
post linguistique, une surdité apparue après l'acquisition du langage (après 3 ans environ).

 Certains signes d'appel doivent alerter les parents et le médecin

• L'absence de réactions du nourrisson aux bruits et à la voix
• Un sommeil trop calme
• Un retard dans le développement normal du langage
• L'enfant de 1 an qui ne répond ni à son nom ni à un appel, inattentif pour tout ce qui n'est pas dans son champ visuel
• Certains troubles de l'articulation après 4 ans
• Un retard scolaire
• Certains troubles du comportement : colères, agressivité, quête affective, conduites d'isolement remarqués par les parents, l'instituteur...

 Comment mesurer l’audition d’un enfant ?

Il y a différentes façons de mesurer l’audition chez un enfant. Lorsqu’il est trop petit pour répondre aux tests de façon « ludique » (jeux d’emboîtements, reconnaissance d’images…) il peut être testé de façon objective (sans sa participation) grâce à des techniques telles que les Potentiels Evoqués Auditifs, ou subjective (en observant ses réactions) grâce à des signaux calibrés en fréquence et en intensité.

Que faire lorsqu’une déficience auditive est diagnostiquée ? 

Seul le médecin spécialiste (ORL ou Phoniatre) peut décider de la thérapeutique adaptée. Il pourra s’agir d’un geste chirurgical, d’un traitement médicamenteux ou de la prescription d’un appareillage auditif. Dans ce dernier cas, l’audioprothésiste complètera les tests déjà effectués par le médecin spécialiste afin de faire le choix prothétique le mieux adapté à la déficience auditive de l’enfant. L’appareillage de l’enfant est ainsi possible dès le plus jeune âge. Très souvent, l’enfant sera pris en charge par une équipe pluridisciplinaire dans laquelle l’orthophoniste joue un rôle essentiel.

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LA MESURE DE L'AUDITION

Le système auditif

      La mesure de la perte auditive s’effectue dans une cabine audiométrique (local insonorisé).

L’examen audiométrique se compose de deux étapes essentielles :

 L’audiométrie tonale

Elle mesure entre autre le niveau d’audition (le plus faible niveau d’intensité que le sujet peut entendre pour chaque oreille) pour des sons de différentes fréquences.

Les résultats de cet examen figurent sur un audiogramme qui indique les valeurs de la perte auditive pour chaque fréquence.

Les niveaux d’intensité s’expriment en décibels (dB) et les fréquences en Hertz (Hz).
En moyennant la perte sur certaines fréquences, on distingue :

L’audition normale : la perte est nulle ou inférieure à 20 dB

La déficience auditive légère : la perte tonale moyenne est comprise entre 21 et 40 dB. La parole est perçue à voix normale, elle est difficilement perçue à voix basse ou lointaine. La plupart des bruits familiers sont perçus.

La déficience auditive moyenne : la perte tonale moyenne est comprise entre 41 et 70 dB. La parole est perçue si on élève la voix. Le sujet comprend mieux en regardant les mouvements labiaux du locuteur. Il existe une gêne selon le bruit et l'éloignement de la source sonore

La déficience auditive sévère : la perte tonale moyenne est comprise entre 71 et 90 dB. La parole est perçue à voix forte près de l'oreille. Les bruits forts sont perçus.

La déficience auditive profonde : la perte tonale moyenne est supérieure à 91 dB. Aucune perception de la parole. Seuls les bruits graves très puissants sont perçus. Ils sont rarement identifiés.

La déficience auditive totale ou cophose : la perte moyenne est supérieure à 120 dB. Rien n'est perçu.

 

L'audiométrie vocale                              

Elle consiste à mesurer les capacités l’intelligibilité de la parole.

On diffuse des mots calibrés à une intensité donnée. Le patient doit les répéter avec le moins d'erreurs possibles.
Plus le nombre d'erreurs est élevé, moins la compréhension est bonne.

Différents tests (sur les deux oreilles, sur chaque oreille séparément, dans le calme, dans le bruit, avec différents types de mots…) sont réalisés pour analyser l’impact de la perte d’audition sur la compréhension de la parole et analyser l’intérêt d’une éventuelle correction auditive.

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LA BAISSE DE L'AUDITION

      Les surdités de transmission, de perception, mixtes…

La baisse de l’audition, ou surdité, correspond à une diminution des capacités auditives. Cette baisse de
l’audition peut avoir différentes origines, qui affecteront certains éléments du système auditif.
On parle de surdités de transmission, de perception ou mixte (combinaison des deux)
.

L’oreille est l’organe auditif le plus connu. Chez l’humain, elle est composée de trois parties :
l'oreille externe, l'oreille moyenne et l'oreille interne.

 Les surdités de transmission

Elles sont provoquées par une atteinte de l’oreille externe ou (et) de l’oreille moyenne.
Il en résulte une mauvaise transmission des sons à l'oreille interne.

Parmi les causes de surdités de transmission, citons les malformations de l’oreille externe ou moyenne, le bouchon de cérumen, la perforation tympanique, l’otite, l’otospongiose...

Ces surdités de transmission correspondent toujours à des pertes auditives légères ou moyennes, elles peuvent souvent être traitées médicalement ou chirurgicalement.

 La surdités de perception

Elles sont provoquées par une atteinte de l’oreille interne.
La presbyacousie est la surdité de perception la plus fréquente, à laquelle personne n’échappe. Elle correspond à une dégénérescence physiologique de la cochlée avec l’âge (par analogie, on peut la comparer avec la presbytie pour la vue).

Il existe de grandes différences individuelles sur l’effet du vieillissement, notamment en fonction d’éventuels antécédents ORL, de contextes de fragilité héréditaire.

Les expositions excessives au bruit (on parle de traumatismes sonores), qu’elles soient d’origine professionnelle ou de loisirs ont également un effet très nocif sur l’oreille interne. La presbyacousie sera donc d’autant plus précoce que le système auditif aura déjà été altérée par des agents nocifs.

 Les surdités mixtes

Elles correspondent à une atteinte simultanée de l’oreille externe ou moyenne et de l’oreille interne.
Elles associent donc les caractéristiques d’une surdité de transmission et d’une surdité de perception.

La presbyacousie

La presbyacousie correspond au vieillissement naturel du système auditif. C’est un phénomène naturel auquel personne n’échappe, mais il existe de grandes différences entre individus. 

 

 

 

Il s’agit d’une perte auditive qui s’installe et s’accentue progressivement, en affectant davantage certaines fréquences (les sons aigus).

Une surdité insidieuse

Le caractère progressif de cette surdité est insidieux : la personne concernée ne se rend souvent pas compte de sa déficience auditive (puisqu’elle continue à entendre certains bruits), et elle met sur le compte d’autrui la gêne engendrée au niveau de la compréhension : « ce n’est pas moi qui entend mal, ce sont les autres qui n’articulent pas… ».
Ce sont en effet les difficultés de compréhension, surtout en milieu bruyant et en groupe de plusieurs personnes, qui constituent le premier symptôme de cette presbyacousie.

C’est donc dans ces situations d’écoute plus difficiles que la personne malentendante ressentira sa gêne au début. Une prise en charge précoce de cette presbyacousie facilite l’adaptation à l’appareillage et favorise le résultat et le bénéfice prothétique.

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